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L'appel de la forêt : visions d'artistes

Et si c'était nous qui appartenions à la forêt ?

Pour la biologiste, pour l'écologiste, pour le poète, une belle forêt n'est pas une forêt où les arbres sont "bien rangés comme il faut". Une belle forêt n'est pas une forêt où l'on peut voir loin et se promener facilement. Combien de fois devons nous entendre dans une vie qu'une forêt n'est "pas très bien entretenue", ou qu'un bois n'est "pas propre"... avec toujours un sous entendu envers le propriétaire qui ne sait pas s'occuper de son bien, fait preuve de négligence, ne se comporte pas comme il faut, se laisse aller… comme un parent qui ne saurait pas "reprendre" ses enfants, les "remettre à leur place", les "tenir"...

Dans la forêt comme chez les enfants, le sauvage est là, il pousse toujours.​ La belle forêt est une forêt avec beaucoup de tronc d'arbres morts au sol et de branches aussi, et beaucoup de mousses, beaucoup d'arbres de toutes les tailles qui poussent et d'espèces diverses, et des champignons sur les troncs et au sol et des arbustes et des herbes et des mares… Parfois elle est silencieuse, des fois elle est pleine de chants et de bruissements. La belle forêt peut sembler inextricable et peu accueillante pour les humains au premier regard.

Dans nos imaginaires la forêt est le lieu des grandes inquiétudes, le lieu de tous les dangers, là où l'on se fera attaquer par des brigands, où l'on se fera piquer par des serpents, où l'on pourrait cueillir des baies empoisonnées, se faire attaquer par les sangliers quand ce n'est pas par les loups ou l'ours. La forêt c'est l'endroit où l'on se perd… où l'on peut rencontrer des sorcières… Et que dire si nous y sommes seul et que dire encore si c'est la nuit ? Et que dire si nous sommes la nuit, seuls en forêt ? Nous sommes toutes et tous encore plein de ces récits qui font peur, nous en sommes les prisonniers.

Et il faudrait encore ajouter là que le lierre n'est pas néfaste aux arbres, il est même d'un grand intérêt pour la forêt… Combien d'idées préconçues devrons nous ainsi réexaminer pour construire une nouvelle relation aux bois. Combien de prises de conscience devrons nous faire ? Combien d'idées fausses devrons- nous déconstruire ? Combien d'efforts d'émancipation devrons-nous fournir pour ne pas rester dans l'ornière de nos conditionnements venant de l'époque où l'homme se mettait au centre du monde. Au centre des vivants et nettement au-dessus. Nous avons à revoir de fond en comble notre relation aux vivants. Si la terre est faite pour quelqu'un ou quelque chose, ce n'est pas pour nous les humains, c'est pour les vivants. Voilà un postulat qui nous invite à tout réviser.​

 

La forêt riche, belle, vivante, protectrice… n'a pas à ressembler à nos maisons ou à nos villes bien rangées. Comme les enfants elle est libre et imprévisible.

Il nous faudra laisser derrière nous bien des vieilles idées, il nous faudra beaucoup de "lâcher prise". Il en est des forêts comme des enfants, ce qu'il leur faut c'est notre présence, notre écoute, notre bienveillance, notre intelligence, notre compréhension... pas nos présupposés. Pour les premières les laisser le plus possible en "libre évolution" pour les seconds leur laisser le plus possible de temps pour le "jeu libre"...

Et si l'on veut voir des humains heureux ou tout simplement à leur place, laissons les enfants pratiquer leurs jeux libres dans des forêts en libre évolution… Cela exige beaucoup de lâcher prise … début du chemin vers la liberté.

A force de marche, à force de respiration, à force d'attention, à force de présence et d'écoute, à force de temps nous nous rendons compte un jour ou peut-être une nuit que ce n'est pas la forêt qui nous appartient, c'est plutôt nous qui appartenons à la forêt … bonne raison d'en prendre soin.

 

Ainsi l'an dernier parmi les hêtres des Pyrénées un poème est né :

Si ombrageuse, si humide,

si commencement,

tant de mort à terre ici

et invisible, tant de vie.

Ce mystère, là en bas

là-haut la lumière qui pénètre.
 

Il y a quelque chose qui s'éveille

à l'intérieur de toi.

Tu sens que ce n'est pas pareil

quand tu es dans les bois.
 

Comme dans un accueil vraiment immense

sous les branches et les feuilles qui dansent

sans que tu saches pourquoi, ni comment, ni d'où ça vient

la paix dans ton cœur arrive, se maintient.
 

Tes yeux montent là-haut, rien ne pèse.

La lumière éclaire bien plus que les bois.

Faire silence ici n'est pas une hypothèse,

c'est nécessité, cela va de soi.

Mais la voilà qui atteint les mousses.

Tu le saisis maintenant

c'est aux tréfonds de ton âme

que quelque chose pousse.
 

Enfin te voilà averti

tu marches, tu es là, tu écoutes

doucement tu t'éloignes de tes doutes

Tu sais enfin de quoi tu fais partie.

Roland G - Lumières en vieille forêt

Esprits

Troisième planche du manga Esprits. Une création originale de Maya, 14 ans, pour Touche pas à ma forêt-Pyrénées.

 

L'esprit de la lune, l'esprit de la lumière et l'esprit de l'eau à la rescousse de l'esprit de la forêt.

Maya - Troisième planche_edited.jpg

Playing the piano in the wild forest

​Création originale de Asia pour Touche pas à ma forêt.

 

Monsieur Smith sur son 31 dans la forêt sauvage.

Asia - Playing the piano in the wild forest.jpg
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